C'est le projet GNU, initié par Richard Stallman et développé par des
hackers, qui est à l'origine des logiciels libres, dès 1984. De très
nombreuses communautés de développeurs, dont des fondations, se sont
ensuite créées dans le monde, composées de bénévoles, d'étudiants, de
chercheurs, etc. Elles ont ensuite évolué - pour certaines - vers des
ensembles de contributeurs constitués en société
Comment est-il possible que les logiciels libres soient compétitifs par rapport aux solutions propriétaires ?
Développés selon un mode de travail collaboratif, les logiciels libres
sont élaborés grâce aux contributions des membres de la communauté. Un
core team - composé de contributeurs de haut niveau - effectue les
contrôles assure la cohérence et la qualité des développements. Cette
organisation permet de produire des logiciels dont le coût est limité
et la technicité élevée. De plus, la communauté joue un rôle important
dans le déboguage (d'autant plus rapide que les contributeurs sont
nombreux) des nouvelles versions, assurant un contrôle qualité à
(parfois) grande échelle et réactif.
La gratuité du droit d'utilisation masque-t-elle des coûts cachés, et si oui lesquels ?
Une fois un package acheté ou une distribution téléchargée, des
compétences pointues en termes notamment d'intégration sont le plus
souvent nécessaires. Des coûts de formation, de support et de mise à
jour sont également à prévoir, à moins de posséder ses propres équipes
en interne, ce qui constitue une autre forme de dépenses (fixes). D'une
manière générale, les coûts sont déportés vers le service.
Les services d'intégration autour du logiciel libre sont-ils arrivés à maturité en France ?
Dans l'hexagone, des sociétés de services spécialisées dans les
logiciels libres (SSLL) se sont créées, mais peu parviennent pour le
moment à sortir du lot. Les grandes SSII ont en revanche senti le vent
tourner et ont pris le train en marche avec un certain succès. Des
fournisseurs tels que IBM, Oracle, HP ou Dell fondent eux aussi une
large partie de leur stratégie sur Linux et les logiciels libres.
Globalement, l'offre est donc variée.
D'un point de vue juridique, que valent les licences des logiciels libres ?
Les licences - notamment la GPL - offrent un cadre légal très précis
aux logiciels libres. Des tribunaux ont récemment reconnu leur
validité. Cela étant, l'utilisateur doit être particulièrement vigilant
au statut des composants estampillés "logiciels libres" qui lui sont
fournis et à l'obligation de redistribution des développements qu'il
effectue, sauf à se procurer des composants sous une autre licence (BSD
par exemple). Par ailleurs, la licence GPL n'implique aucunement un
support de l'auteur, et encore moins une garantie contre d'éventuels
problèmes.